Imagine,
t'as une maison.
T'as la chance d'avoir une maison avec un petit
jardin.
Il fait beau, c'est le premier dimanche où il fait beau, et là,
comme par hasard, t'as des mecs qui déboulent chez toi à
l'improviste :
- « Ah ouais, on passait dans le quartier et on
s'est dit : tiens on va aller les voir »
- « Ecoutez,
comme vous êtes chez nous, vous allez bien rester
déjeuner ? »
- « Ah bah oui, d'accord, on n'y avait pas
pensé... »
Et 5 minutes après ils sont comme chez eux :
- « Oh hé, si on déjeunait dans le jardin ? »
Et là, pour toi, le merdier commence.
D'abord, il faut nettoyer ta table de jardin
qui est restée dehors pendant tout l'hiver, qui est recouverte de merdes
d'oiseaux.
T'es là, avec ta raclette :
- « ...C'est pas possible, mais qu'est-ce
qu'ils bouffent ces oiseaux, c'est bien dur leurs chiures de merde... »
Au
bout d'un quart d'heure, t'en as ras le bol, dès que ta femme a le dos
tourné, tu mets la nappe directement sur les cacas d'oiseaux.
- « C'est fait
chérie, j'ai tout fini ! »
Ta femme arrive elle te dit :
- « Mais
ça ne va pas, t'as mis la nappe à l'envers !».
- « Non non, ne
touche pas à la nappe.
J'aime bien les couleurs pastel, vas ma chérie je
m'occupe de tout, vas-y, vas à la cuisine. »
Là, tu mets les couteaux, les
fourchettes, les verres, tout le merdier, elle revient 5 minutes
après :
- « Non mais, ça ne va pas, t'as oublié la
rallonge !»
- « Oh non, mais pourquoi tu ne m'as pas dis qu'il
fallait une rallonge ? »
- « Parce que tu ne m'as pas demandé,
si tu m'avais demandé, je te l'aurais dit, mais tu ne me demandes jamais
rien, et comme tu ne fous jamais rien à la maison, quand tu fais quelque
chose, tu fais toujours que des conneries ».
Ça vous rappelle
quelque chose les mecs ? C'est bon, je ne suis pas tout seul.
Bon,
tu mets la rallonge, et comme de bien entendu, quand t'as mis la rallonge,
la nappe est trop petite.
- « Oh merde, chérie, elles sont où les
nappes ? »
- « Dans le placard des nappes »
- « Il est où le placard des nappes ? »
- « A côté du placard
des torchons »
- « On a un placard pour les torchons ?
Mais c'est une folie financière ! »
5 minutes après, t'es en
train de déplier toutes les nappes pour en trouver une grande, et c'est
une fois que tu l'as déplié que tu t'aperçois que c'est une petite.
- « Oh merde ! »
Bon la première tu la replies bien comme
il faut pour ne pas te faire engueuler, et, à partir de la deuxième, tu
commences à les rouler en boules, et à les bourrer dans le placard avec
le pied.
- « Chérie, je ne trouve pas de grande nappe »
- « T'as qu'à en prendre deux petites ».
Alors là, arrive le
barbecue.
Je ne sais pas vous, mais je me demande toujours comment des
hectares de forêt peuvent s'enflammer en 5 minutes, avec soit disant un
petit mégot, alors que, moi, avec 4 litres d'alcool à brûler, deux boîtes
d'allumettes familiales, il faut me minimum deux heures pour allumer 4
petites brindilles !
Attends, une fois que c'est allumé, c'est pas
fini.
Il faut souffler dessus pour ne pas que ça s'éteigne.
Pendant que
tes copains prennent l'apéritif tranquille, toi t'es là, comme un con, (wouou, wouou)
trois quart d'heure après t'es toujours sur tes brindilles (wouou, wouou) mais
tu commences à avoir un petit coup de barre et là, quand tu te relèves,
tes merguez sont pas cuites, mais toi, t'es brûlé au troisième degré.
- «Ah,
chérie, j'ai mal, j'ai mal.
Tu ne sais pas où sont mes
lunettes ? »
- « Non, je ne sais pas où elles sont,
t'avais qu'à les ranger.
Je ne peux pas toujours passer derrière toi,
si je n'étais pas là, je me demande bien ce que tu
deviendrais ! »
Toujours en osmose les mecs ?
- « Bon,
t'inquiète pas chérie, elles sont peut-être dans la cuisine, je vais
allez voir. »
- « Tu vas dans la cuisine ? »
- « Oui, je vais voir s'il y a mes lunettes. »
- « Pars pas
les mains vides ! »
Alors, celle là, c'est la pire ! Nous les
mecs, on entend ça depuis tout petit.
Du coup, tu pars chargé comme un
mulet, tu fous tout dans la cuisine, et là, tu dis :
- « Bon je
vais aller me planquer dans les toilettes, pour être peinard. ».
Et là, alors que t'es enfin tranquille, t'entend ta femme qui t'appelle de
loin :
- « Chéri, chéri, je sais que t'es dans les
toilettes ! »
- « Oh merde ! »
- « À table !!!»
Alors
tout le monde s'installe.
Alors, quand tu manges dehors dans le jardin,
y en a toujours un qui est mal assis, genre assis bancal, le pied dans
le trou de la taupe.
- « Ça va Gérard ? »
- « Oui bien,
bien. »
- « Tu veux qu'on t'attache ? »
- « Oui, mais vite, hein »
Y en a toujours un aussi qui a mangé
un bout de saumon froid vite fait qui s'est choppé une arrête.
- « Rraa, rra »
- « Qu'est-ce que t'as René ? »
- « J'ai rraa, avalé
une arrête, rraa »
- « Mange de la mie de pain »
- « Ça fait la deuxième baguette que je bouffe, rraa, rraa. »
Arrive alors
le melon.
Moment très important, car correspond avec l'arrivée d'une
guêpe, qui est là en mission de reconnaissance.
Dès qu'elle voit arriver
ton melon, elle appelle immédiatement son chef d'escadrille :
- « Allo, allo Rogers, ici Frelon futé, je suis au dessus de la
table des cons qui bouffent dehors, je viens de voir un melon à
l'horizon, je suis passée devant l'étiquette, non non, c'est pas de la
merde, c'est du Cavaillon, on va s'éclater le dard.
Attention, les
tranches sont dans les assiettes, sus au Cavaillon, bon appétit à
toutes, terminé »
Et là, t'as toutes les guêpes du quartier qui
déboulent.
- « zzzz, zzzz »
Et là, pour lutter face aux guêpes, chacun sa technique. - « zzzz, zzzz » :
-
T'as celui qui essaie de les découper en plein vol avec son couteau - « zzzz, zzzz ».
- Celui qui n'a peur de rien et les attrape à la main : - « Ça y est, je l'ai Ahh »
-
T'as
aussi l'ami des bêtes :
- « Faut pas bouger, si tu bouges pas , elles te piquent pas. Voyez la guêpe sur mon nez, si je bouge pas elle me pique pas » Alors lui à force de ne pas bouger il a tout sur son nez : des guêpes, des fourmis, des abeilles, des moustiques, c'est plus un nez c'est une ruche.
- « Bon ben je vais y aller parce que là j'ai le nez bourré de miel, je vais finir par attirer les ours »
- « Eh, monsieur, je peux avoir la petite saucisse en plastique qui est là ? » - « Une saucisse en plastique ? Oh merde ! Chérie, ça y est, j'ai retrouvé mes lunettes !»
(C) Roland Magdane