Lever de rideau : personne sur scène, juste un nuage de fumée...
1 syndicaliste (Campan ) et 2 grévistes (Bourdon et Légitimus)
descendent du fond de la salle en distribuant des tracts aux spectateurs....
Campan : S'il vous plait; pas de spectacle aujourd'hui ! C'est une grève surprise; Messieurs Dames !
Bourdon : Le spectacle n'aura pas lieu ! On ferme le ridau !!!
Légitimus : On ferme le rideau, s'il vous plait !
Les 2 grévistes (Bourdon et Légitimus, en veste de travail bleue) déploient la banderole sur laquelle est écrit :
"GRAIVE"
Et ils scandent plusieurs fois, de plus en plus fort:
Tous : Solidarité avec la CGT !
Campan (le syndicaliste, portant une casquette et un blouson en cuir) et tenant des tracts, parle :
- Pas de spectacle ce soir, on est ici pour lire nos revendications, de nous, à la CGT, messieurs dames.
Tous : Solidarité avec la CGT !
Campan :
Alors, euh, c'est pas pas la peine euh d'essayer de lire c'qu'il y a sur les tracts :
Y'a rien d'écrit, étant donné qu'au moment de les imprimer, les camarades étaient déjà en grève, hein, Messieurs Dames.
Nous, à la CGT, ne nous estimons pas satisfait tant que nous n'obtiendras pas...
Hésitation, Bourdon lui dit :
- « ... satisfaction. »
Campan se retourne vers lui et lui dit :
- « Ah bon, t'as le texte, Maurice ? »
Bourdon : « Non, mais 15 ans de CGT, je connais. Merci, ça va !»
Campan : Non, parce que nous, à la CGT, sommes résolus de mener notre action à bien. Nous ne céderons pô...
Nous irons, s'il le faut, jusqu'à la grève de la faim....
(Protestation des 2 autres) : - Qu'est ce qu'il a dit??? Attends, là... Hein ?!
- ... jusqu'à la fin de la grève.
Non mais, hé, c'est vachement important le droit de grève, hein, messieurs dames, hein, attention !
Il y a un siècle à peine, vous aviez pas le droit de grève et vous étiez bien emmerdés...
Tandis qu'aujourd'hui, vous avez le droit de faire grève..
Légitimus : Mais vous êtes encore plus emmerdés.
Bourdon : QQui est-ce qu'a dit du mal de Monsieur Krasucki, là-bas ?
Monsieur Krasucki est un vrai militant syndicaliste, issu des classes laborieuses, monsieur !
Légitimus: Et même, quand il parle, c'est laborieux, monsieur !!!
Campan : Non mais, c'est vrai, c'est agaçant de sentir que, au fond, les gens n'aiment pas la CGT, hein ?
Bourdon : Au fond, au fond... devant non plus !
Campan : Moi, j'vais te dire, j'suis sûr que parmi vous, il y a des camarades sympathisants, aussi je leur dit :
"Camarades ! Rejoignez nous ! Tous sur scène !!!"
Tous : Solidarité avec la CGT !
Campan : Nos revendications, devant lesquelles nous resterons fermes et solides
Légitimus : ...'arité avec la CG... !
Campan :
- Primo : Nous voulons une revalorisation des salaires...
- Deusio : un réajustement salarial.
- Et trimo : une augmentation.
Voilà ce que nous voulons, à la CGT.
Bourdon : Et Trimo Bis, on veux aussi une pause à 10 heures, parce qu'à midi, y'a la queue au PMU. Mets le ça !
Légitimus : Et aussi que les tickets resto soient verts, pour pas les confondre avec les cartes oranges...
Bourdon : Et que le 1er mai ne tombe plus un dimanche, ou alors que ça devienne le 2 mai. Mets le ça aussi !
Campan le note au fur et à mesure qu'ils lui disent tout ça...
Campan : Et aussi les 35 heures...
Bourdon : Mais on les a les 35 heures !!!
Campan : Non ! Le MOIS à 35 heures !!!
Alors, messieurs dames, vous faites ce que vous voulez, mais nous, on va aller regarder la match de foot à la télé.
Les 2 autres retournent la banderole et on peut y lire :
« Allé FRANSE ! »
Et ils scandent :
« Solidarité... avec le PSG !!! »
- Le match il va commencer...
Au revoir Messieur Dames ! Il faut rentrer chez vous...
Si des camarades de la RATP veulent venir nous rejoindre...
Des camarades de le la SNCF...
Des camarades des PTT...
(La lumière se coupe...)
- Hé Non !!! Pas l'EDF !!! Le match !!!
(c) Les Inconnus.
Bernard Campan..... syndicaliste
Didier Bourdon..... gréviste
Pascal Légitimus... gréviste