Le metteur en scène :
Assistant du metteur en scène (voix off) (Campan) :
Silence, messieurs, silence !
S’il vous plait, en coulisse !
Pour l’audition du Cid de Robert Corneille, s’il vous plait :
Vous allez au centre de la scène,
vous regardez le metteur en scène,
vous dites le début de la tirade du Cid...
Et vous vous arrêtez lorsque retentit la clochette...
Merci. Au suivant !
- La clochette retentit
- Edmond, vieux comédien professionnel au chômage (Bourdon) :
(croyant que le retentissement de la sonette était pour lui...) Je viens d’arriver à l’instant même...
Heu heu, ce ne peut être qu’une erreur...
Ah ? Bonjour monsieur le metteur en scène, je ne vous avais pas vu...
Je me présente : je m’appelle Edmond de Char d’Acier, je suis comédien professionnel...
Mon "couricouloum" (curriculum) vitae ?
J’ai fait 3 ans de conservatoire, 1 mois d’expression corporelle - 1 an pour m’en remettre - 2 ans de diction...
Et 11 ans de chômage...
J’y vais, j’y vais, j’y vais, j’y vais, j’y vais ; Je me concentre, je me jette à l’eau :
(avec des grands gestes) "Nous partîmes cinq cent (ss) (à genoux) mais par un prompt renfort - Ah ah...
(se relevant) Nous nous vîmes 3000 en arrivant au port(e) "
- clochette
Pardon ? Et 12 ans de chômage !!! Merci, monsieur...
-
L'Homo (Campan) :
Où est ce que c’est ?
Ah, c’est ici ?
Excusez moi, j’étais perdu...
C’est ici l’audition du Cid, c’est ici ?
- D’accord ! Plus là ? Comme ça ? Hop !!! Cric crac dans ma baraque !
Alors j’ai joué dans "Riquiqui et Patapon au pays des Trouslulus" - et, ma foi, je faisais un troululu...
Bon alors, mon épée ! Mon épéé, vite vite !!! Attention, c’est parti ! Pfttt... !!!!
On est parti 500, avec des épées des poignards, des cure-dents, des petites choses qui piquent qui font très très mal, et surtout on s’est battu comme des sauvages...
- Tschic, tschic, paf il est mort ! Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer...
Et à la fin, on s’est retrouvé au moins 3000...
Je vous raconte pas la partouze !!!
- clochette
Hein ? Vous ne me prenez pas ??? Ben vous êtes bien le seul, alors, hein !
-
Diabolo, l'Africain (Légitimus) :
Enchanté, je m’appelle Diabolo et je suis fils de comédiens.
Oui, oui, mon père a joué dans Othello, et, ma mère... dans Nutella !
Ouais, ouais c’est vrai ! Hein ? je commence, je commence ;
Nous partîmes 500 de la tribu des Oungoulés et nous avons traversé la forêt,
- (cris de singe), tchouc, tchouc (machette)
infestée de crocoribles et de rhinoféroces, et nous avons pagayé, pagayé, pagayé, pagayé...
pendant des semaines et des semaines, des semaines et des semaines, et ça faisait des mois, ;
Et nous nous vîmes 3000 en arrivant à Ouagadougou, et pour manger fallait chasser la gazelle ;
- clochette
Hein ? Tu me prends pas !!! Moi je m’en fous j’ai déjà trouvé du travail !
- Petit colliers, gris, gris maraboutés, petits colliers, petits colliers…
-
David Cohen, Le marchand juif (Bourdon) :
Où c’est qu’il est le metteur en scène ? Où c’est qu’il est ???
Où c’est qu’il est le metteur en scène ? Où c’est qu’il est ??? Où c’est...
Ah ! Bonjour, monsieur le metteur en scène !
Je me présente je m’appelle David Cohen, je travaille dans le prêt à porter.
Je viens de sortir un super caleçon avec marqué "Peace and Love" :
"love" derrière et "Peace" (pisse) devant, ça va donner !!!
J’ai envie de me lancer dans le théâtre, alors... J’y vais !
On est parti 500 par le sentier y avait tout le monde : y’avait Bensoussan, y’avait Bénichou...
Y’avait même Bénévole !!!! Y’avait tout le monde...
Et on s’est retrouvé à l’Import-Export, sans mentir, sur ma mère, on était 5000...
Comment ça 3000 ??? Allez, 4000 !!!
- clochette
Attends, attends ?! Tu ne me prends pas ? Alors tu prends mes blousons... Là, c’est mon nouveau logo...
Tu connais Lacoste, le crocodile ? Tu connais Puma ? Tu connais « Nique » (Nike) ?
Ben ça, c’est un puma qui se fait niquer par un crocodile !...
- Non ?!
- clochette
Bon, laisse tomber, ça veut dire quoi ça ? -
Le fils punk (Campan) :
Qu'est-ce t’as toi ? T’es pas content ?
Tu vas te la manger dans la tronche ça !
Vas pas trainer là, oh, oh !
C’est qui qu’a écrit ce texte de naze, là ? Chais pas qui c’est, mais le mec il est grave !
Moi, je vais te dire, le texte que c’est un pote à moi qui l’a écrit, c’est du vécu ; ça s’appelle "Ginette" :
Oh, t’en vas pas Ginette.. ou je t’éclate la tête !
Et je sais bien que c’est la vie qui est trop dure, raclure !
Mais, moi, qu’est ce tu veux que j’y fasse... poufiasse !
Alors, c’est trop facile : tu t’en vas, c’est moi qui écope... salope !
Allez, on fait la paix reviens... boudin !
Pardon ? J’oubliais...
- clochette
Ah, tu me prends pas ? Alors, excusez moi, j’appelle papa... Eh ! (sifflet) poopa !!!
Le père punk (Bourdon) : Oh oh, et quoi là ?
Le fils punk : Il veut pas me prendre, lui !
Le père punk : Si tu prends pas mon fiston, moi, je t’éclate la tête !
Le fils punk : je t’éclate la tête !
Le père punk : Je te prends la tête, Ko ça, ko ça, ko ça !!!
Papa et filston : Comme ça je t’éclate la tête, comme ça je t’éclate la tête, comme ça je vais t’éclater la tête
Le vietnamien : (Il s'avance en mimant un sage asiatique : yeux bridés, tête penchée, mains jointes...)
Le fils punk : Et toi le chinois, moi aussi j’t’éclate la tête ! Du pulco j’en fais de toi !!! Du pulco j'en fais.... -
Le vietnamien :
" Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin... tu me les brises !"
Maître vénéré des salles obscures, je me présente : Li van Chu...
"On est parti 500 sur un boat people, et on s’est retrouvé officiellement 3000 dans le 13ème arrondissement..."
- clochette
Tu me prends pas ? Tu as tort de me "saké" (saquer) !!!
Le temps que tu montes ta putain de pièce, ici ce sera un restaurant vietnamien !
- clochette -
Le timide (Bourdon) :
Heu...
- clochette
Ah bon ?
-
L'acteur X (Légitimus) :
Salut hé ! - je suis aussi comédien - je travaille à côté, sur Sexy Folies, je fais un peu de classique...
Je peux essayer 2 petites minutes, là ? OK, merci ! J’arrive, j’arrive...
Nous partîmes - oh hou hou - 500... 500, 500, 500, 500 tu la sens ???
... mais par un prompt renfort - Vas y fort, fort !!!
nous nous vîmes 3000 - dans le mille ! - en arrivant à... - Ouh ouh !...
- clochette
J’ai mal joui ? OK, d’accord, d’accord...
- clochette -
L'aveugle (Campan) :
...
- clochette
Oh bé l’autre ! Les fumiers ! j’ai encore rien dit moi , oh !
-
Un type (Bourdon) et son camarade sourd muet (Campan) :
Bonjour, monsieur le metteur en scène.
Ce n’est pas moi qui passe l’audition, c’est mon camarade.
Il est sourd et muet... C’est possible ? Oh, merci ! pstt !!! Oui, on y va tout de suite, oui...
Nous partîmes (l'autre mime la marche...) 500 (l'autre mime 5 avec les doigts d'une main et se bouche le nez, comme "sent" (mauvais)...) mais pas un prompt renfort (l'autre mime avec ses mains...) nous nous vîmes (l'autre mime le regard avec la main au dessus les yeux...) ...
- 10, 20, 30, 40, 50... ça va ! y’en à 3000, ça va comme ça !!!
... en arrivant... (l'autre mime le porc : groin et oreilles...) ... au cochon ??? au truie... ??? au port !!!
- clochette
Pardon ? Comment ? On est pas pris ?! On est pas pris !!!
Le sourd-muet : Je t’avais dit que ça marcherait jamais tes conneries, évidemment que ça peut pas marcher !
-
L'animateur radio, DJ Jacky (Légitimus) :
Ouh, ouh, I got the funk ! Salut les minettes ! C’est moi, Jacky, votre DJ préféré...
Bienvenue sur Energie, "la poubelle des radios".
"Et bien nous partîmes avec 500 auditeurs (teurs, teurs, teurs...), mais avec une programmation d’enfer (tou tou tou toutou !), nous nous vîmes 3000...
- I want stu, stu studioline - pub !"
- clochette
OK, OK, OK, c’est pas bien ça ?
-
Le Comédien de films d'horreur (Bourdon) :
"Nous partîmes 500 et..."
Par…, pardon je suis comédien, monsieur, de films d’horreur J’ai été primé à Avoriaz l’année dernière merci ;
"Nous partîmes 500 mais..." ( mime une transformation, pousse des cris d’horreur, et fait une grimace des yeux ) ;
Je m’appelle Zitoire... je suis le suppôt de Satan...
- clochette
Hein ça marche pas ? Ah putain, ça marche pas, c’est pas vrai ! -
3 Marseillais : 1 bavard (Campan), 1 pas bavard (Légitimus), 1 débile (Bourdon) :
Marseillais 1 (Campan) : Oh putain, il a pété un boulon, lui, oh hé !
Marseillais 2 (Légitimus) : Il a pété un boulon lui eh !
Marseillais 1 : Bon, allez ! Tu viens ? Approches toi !
Marseillais 3 (Bourdon) : Il a pété un boulon, lui, hein ?
Marseillais 1 : Bonjour. On vient de Marseille.
Alors, si on peut passer l’audition, si c’est pas trop vous demander...
On peut ?! D’accord, alors, allons y !
- ( bruit des cigales) Qu’est ce tu fais là oh, qu’est que tu fais ???
Marseillais 3 : Je cherche le boulon, là...
Marseillais 1 : Ils sont braves... ils sont braves... Bon, allons y : cigales !
Allez ! Un peu MOINS FORT les cigales, un peu MOINS FORT...
On est parti 500 copains, à travers la garrigue...
Marseillais 3 : Si tu me dis de le faire MOINS FORT je le fais MOINS FORT, moi, eh !
Marseillais 1 :
On est parti 500 copains à travers la garrigue, ça sentait bon le thym, la lavande...
Marseillais 3 : Si tu me dis de le faire MOINS FORT, je le fais MOINS FORT, moi, eh !
Marseillais 1 : C’est moi qui t’ai demandé de le faire moins fort évidemment que tu le fais MOINS FORT !
Tu le fais MOINS FORT... Allez, on y va !
Marseillais 3 : Tu me dis de le faire MOINS FORT, alors je le fais MOINS FORT, he !
Marseillais 1 : Excusez moi, monsieur le metteur en scène...
- Ecoutes moi, Escarteprune, je t’explique :
Je te demande de le faire MOINS FORT, toi qu’est ce que t’as à faire ?
Rien d’autre que de le faire MOINS FORT... Tu le fais MOINS FORT, t’as compris ça, oh ?!!!
Marseillais 3 : J’ai une tête à pas comprendre là, oh ?
Marseillais 1 : T’as une tête à... Eh, je sais pas... c’est pas grave...
Marseillais 3 : Je peux le répéter PLUS FORT...
Marseillais 1 : Alors, on y va ! Tu es sage, tu le fais MOINS FORT...
Marseillais 3 : Il me dit de le faire MOINS FORT, moi, je le fais MOINS FORT...
Marseillais 2 : Eh, il a pété un boulon lui aussi !
Marseillais 1 : Ça y est ??? Tu veux pas aller le dire à monsieur le pompier, non plus ?
(apparemment, un pompier qui assure la sécurité du spectacle est caché derrière le rideau...)
Enfin, bon, allons y, viens ici !
Marseillais 3 : Il me dit de le faire MOINS FORT, je le fais MOINS FORT, hein...
Marseillais 1 : Viens ici !!!
Marseillais 3 : Pourquoi tu me dis de le dire au pompier ? Là, oh !
Marseillais 1 : Alors, oui, bon... Et ben voilà, tu le fais MOINS FORT !
Marseillais 3 : Tu me dis de le faire MOINS FORT, je suis pas plus débile que mon frère...
Marseillais 1 : Ah c’est ton frère, là ? Oh !
Marseillais 3 : Ben oui ! Avant et après les incendies, c’est tout... Moi je suis de la Canebière, et lui...
Marseillais 2 : ... de la canne à sucre !
Marseillais 1 : Bon... Tu fais le grillon, et il fait le grillé... Et puis c’est parti... et MOINS FORT !!!
On est parti 500 copains, à travers la garrigue, ça sentait bon le thym, la lavande et le romarin...
- On entendait le pays qui nous disait...
Marseillais 2 : ... Reviens, reviens !
Marseillais 3 : "Reviens !", qui disait le pays, "Reviens !" qui disait le pays... "Reviens !".
(en s'avançant) Et le pays qui dit : "Reviens !"... Et "je reviens !" (en revenant à sa place) qui disait le pays...
Marseillais 1 : Alors, le pays disait "Reviens !"...
Marseillais 3 : "Reviens !""Reviens !" qui disait le pays... Quand on parle du pays, moi, ça me rend ...
Marseillais 1 : Oui, je sais ...
Marseillais 3 : Ça me rend... ça me rappelle les films de Pagnol...
- (au public qui rigole un peu fort) Eh ! MOINS FORT, là !!!
Marseillais 1 : Ça y est... t’as tout dit...
Marseillais 3 : J’ai tout dit !
Marseillais 1 :
- Alors, le pays y disait : rien du tout !
Et nous, on est arrivé sur le Vieux Port, on s’est trouvé au moins 3000, et au moment...
- clochette
Marseillais 1 : Hein ? Ça marche pas ?!!! Non, mais, eh ! Pourquoi ça marche pas ???
Marseillais 3 : Parce qu’on aurait du le faire... PLUS FORT !!!
(c) Les Inconnus.
Bernard Campan..... Voix off, homo, fils punk, aveugle, sourd, Marseillais bavard
Didier Bourdon..... Chomeur, vendeur de blousons, père punk, timide, ami du sourd, comédien d'horreur, Marseillais débile
Pascal Légitimus... Africain, vietnamien, acteur X, animateur radio, Marseillais pas bavard