Laurent Gerra : Couillu le caribou
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Laurent Gerra imite Céline Dion (avec un fort accent canadien là) racontant ceci :

Il était une fouèt, dans le grand Nord canadien, où règne un froid polaire, un grand caribou plein de poils qui avait les couilles qui gelaient, tellement qu'elles pendaient dans la neige.

Et c'te pauvre animal là, chantait son désespoir à tue-tête :
- Mon pénis, ce n'est ce n'est pas un pénis, c'est l'hiver.
- Mes roupettes, ce ne sont pas mes roupettes, c'est glaçon.
- Mon chibroc, ce n'est pas un chibroc, c'est tout gelé.
- Mon pénis, ce n'est pas un pénis, c'est l'hiver.

Mais personne n'l'entendait, il était là comme un gland, seul avec ses burnes gercées.

Noël approchait, les érables avaient perdu leurs belles feuilles rouges depuis longtemps.
Et les branches des épinettes pliaient sous l'poids de la neige.

Le Général Hiver avait déployé son grand manteau là blanc.
Les animaux hibernaient, c'était le grand silence de l'hiver.
On n'aurait pô entendu un sconse péter.

Après deux jours de tempête, pis, chez nous, les tempêtes, faut voir ce que c'est lô, dans c'pays de poudrerie.
Couillu le caribou prit son courage à quatre pattes, et s'en alla au marché, faire ses courses de Noël.
"I want to the Merguez, mon p'tit panier sous mon bras.
I want to the Merguez, mon p'tit panier sous mon bras.
I love you, vous m'entendez guère.
I love you, vous m'entendez pô."

Une cariboutte qui passait par là entendait sa plainte et lui dit : "Gilles, laisse pas ça traîner tu va t'prendre un rhume de cerveau. Mets tout ça au chaud dans ma babasse et fais-moi un beau p'tit.
"Y'a pas de mal à se faire du bien là."
Ainsi fus dzis ainsi fut fait.

Le caribou s'activa dans la cariboutte, il lui fit l'coup du malaise dans les buissons :
"Viens tirer mon sirop d'érable, j'ai la sève qui monte, et grimpe-moi sur le Mont-Royal".

Et c'est ainsi que la cariboutte se retrouva la guirite bombée, pire que Stéphanie de Monaco, et c'est ainsi aussi, que par un beau matin d'été indien,
"On ira, où tu voudras quand tu voudras..."

Au moment où les feuilles rougeoient dans les arbres, au moment où les saumons remontent les rivières et leurs pantalons, naquit petit couillu, car il était comme son père, les bourses comme des ballons de football.
C'est pour ça qu'on l'appela lui aussi "Couillu le caribou".
C'était tout le portrait des couilles de son père.
Le petit Couillu était choyé par ses parents, et tout trois vivaient heureux dans la forêt.

A matin, ils entendzirent des coups d'feu claquer dans l'immense bois d'érable et de chêne.
C'était un trappeur. Un d'ces méchants chasseurs qui tuent les animaux pour prendre leur fourrure.
On l'appelait du nom terrible de "Nenoeil le méchant trappeur alias Nazi Croquette".
"J'vais t'faire courir moi, tapette de caribou, t'as beau avoir d'grosses couilles, j't'aurai quand même. Ah ça m'rajeunis, nom de Dieu !"

Les Couillus tremblaient de tous leurs membres. Alors que l'hiver approchait à grand pas, et que les premiers froids s'faisaient ressentir, la famille de couillu décida de conduire petit Couillu dans un endroit sûr : la maison du Père Noël, tout là bas, là bas, là bas, loin dans l'grand Nord, petit Couillu et son père étaient à la traîne car leurs couilles pendaient dans la neige et les ralentissaient.
Quand ils virent les Lutins avec des petites têtes et des grosses zizouilles en train de se sucer la bûche, ils surent qu'ils étaient arrivés à destination.


- Père Noël, Père Noël, terminus tout le monde descend, assurez-vous de n'avoir rien oublié dans l'traîneau !!! Tellement merveilleux, tous mes amis sont là. Qui vois-je ? La maison Couillu en vadrouille, quels merveilleux attributs, ça laisse rêveur et l'p'tit Couillu, déjà membru comme son père !
- Qu'est-ce qui te ferait plaisir pour ton p'tit Noël, mon p'tit Couillu.
- J'voudrais un slip, pour plus laisser des traces dans la neige, et que Nazi Croquette me fasse pas la peau.
- Tu l'auras ton slip, je vais appeler mon assistant à l'atelier de Père Noël pour qu'y t'en fabrique un. Allô Gérard ? (Gérard Depardieu)
- Quoi ?
- C'est ton ami, le Père Noël.
- Oh ! Le pansement, qu'est-ce que tu veux encore, ch'suis en train de bosser, j'manille le rabot et les ciseaux à bois, y a des copeaux partout, j'ai des échardes plein les Francfort, j'termine la marionnette de Pinocchio.
- Gérard, y' m'faudrait un slip.
- En chêne ou en sapin ?
- En toile de parachute, c'est pour des grosses couilles.

Et c'est ainsi que toute la famille Couillu passa les fêtes de Noël dans la maison du Père Noël.
Les prunes bien au chaud devant le feu d'bois, et comme Couillu avait mis son grand slip sous l'sapin, il eut beaucoup d'joujoux.