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Franck Dubosc : Sandy
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Là, vous me regardez, et vous vous dites : - "Ce mec est extraordinaire..." ... C'est pas faux ! ...
Bon il faut tout de meme relativiser... Je ne peux pas toujours etre au top, et il m'arrive aussi d'être comme vous...
Je veux dire qu'il m'arrive aussi de faire des boulettes...

Tiens, par exemple, hier, je me suis servi de mon sexe... ahah... comme d'un vulgaire outil, d'un pied de biche...
Enfin je peux pas mieux vous expliquer, je suis pas vraiment bricoleur...
Je vous le dis franchement : j'ai baisé ! ... Enfin..., je crois...
Faut dire que c'est passé tellement vite ! ... Une minute ! ... Une minute montre en main !!! ...
"Montre en main", façon de parler.... Bien evidemment, j'avais autre chose dans les mains à ce moment là.
Une minute, c'est court une minute, j'avais honte.
En meme temps, quand on visite un appartement qui nous plait pas, on y reste pas des heures...
Non c'est vrai ! On rentre... on jette un petit coup d'oeil - hop hop hop ! - et on ressort.
- Je vois qu'il y en a qui ont déjà déménagé...
Il faut dire aussi que c'était pas un mannequin.
Non, elle était pas moche.... Elle était drole... intelligente... sympathique... ... bourrée d'humour ... ... ..? Non, elle était moche !

Elle s'appelait Sandy, une américaine, typique, 120 kilos.
Enfin, là bas on dit aussi 120 litres, parce que c'est 120 kilos de Coca Cola, et autres boissons gazeuses.
D'ailleurs, elle s'appelait Sandy Crawford.
C'est dingue comme parfois on a l'impression que la Nature choisit quelqu'un et qu'elle lui dit : "Toi, tu vas en chier !"
- On en connait tous un !
Et bien Sandy elle, elle avait été choisie.

On s'est rencontré lors d'un séminaire anti stress en Ardèche. Il y avait plein de jolies filles... et Sandy donc, que je ne connaissais pas encore.
J'ai fait sa connaissance lors d'une ballade en canoë. - Oui évidemment, une ballade en tracteur ça n'aurait pas posé problème...
On avait tiré les équipes au sort et on vient me voir pour dire :
- Franck, tu partages ton canoë avec "Sannnndy" !
- Super ! ... Et on est que tous les deux ?
- Ouais ! ... Pas plus de 200 kilos par canoë..
.
Et là, je l'ai vu... et j'ai compris.
- Salut, moi c'est Franck... Bon ben, je te fais la bise....
Alors comme ça, tu t'appelles Sandy ? ... Comme 110 kilos ???
Non, arretes Sandy... ne le prend pas mal... je plaisante, je suis comédien.
D'ailleurs je me produis actuellement sur une scène parisienne.
Allez je t'offre 2 places pour venir voir mon spectacle.
Non ! Attends... Je t'en offre 3... Tu viendras avec une amie.
Bon alors maintenant il faut qu'on s'organise pour monter dans le canoë.
Alors ce que je te propose, Sandy, c'est que tu vas monter devant, et moi je vais me mettre derrière avec tous les bagages, le matériel...
Si tu pouvais aussi me donner ta montre, tes bijoux, enfin, tout ce qui pourrait jouer dans la balance.
Non, mais, attends Sandy ! Si je veux pouvoir ramer, il faut que je puisse toucher l'eau...
Sinon je vais servir à rien, je vais faire l'hélicoptère avec la rame, à la limite...
Il y a les lois de la gravité à respecter quand même !
Ah oui, si tu pouvais également répartir la charge, enfin je veux dire ton corps, sur une bonne partie du canoë, comme ça en dévellopé couché. Non Sandy ! Ne te vexe pas, enfin ! C'est une vieille technique indienne.... pour transporter les bisons le long d'un fleuve.
Bon allez ! On s'installe... Tu es prete Sandy ? Alors c'est parrrrrrrrrr.... ttttttttttiiiiiiiiiiiiiiiiiiii... !!!

Bon, Sandy, tu me dis ce qu'il y a devant... parce que moi, je ne vois rien...."

Evidemment on est arrivé trois heures après les autres, et on a eu le droit aux moqueries habituelles : - "Ils se sont arretés sur une plage... !"
Je voudrais bien vous y voir vous ! 30 bornes à la rame... avec, euh, un piano dans le canoë.
En plus, on s'est retourné au mois une dizaine de fois, à cause de l'autre.
Oh ! A un moment donné - "Jïzus Craïst !" (Jésus Christ) - on était tranquiles, calmes, ça descendait...
Mesdames et messieurs, je ne sais pas ce qui lui a pris, elle a voulu enlever le haut de son maillot... A ce moment, il y a eu comme un appel d'air.
Elle a basculé par dessus bord, et elle a coulé comme une pierre, comme un roc... Que dis-je un roc...
Et là, d'un coup, plus un bruit, plus rien...
Le son du vent dans les feuillages, le chant des oiseaux, tout cela s'est arreté net, comme si la Nature réfléchissait.
Comme si elle me disait : - "Attends, je réfléchis si je la remonte..."
Au bout d'un moment, la Nature ne prenant pas de décision j'ai plongé.
45 métres de profondeur, sans tuba... "a capella".

- Maintenant, on attaque la grosse partie mime du spectacle....
Bien évidemment je ne peux pas faire le mec qui nage avec les 2 jambes sinon, je me casse la gueule...

Je suis arrivé au fond et j'ai essayé de la tirer par le haut de son jogging rose.
GNNNIIIIIIII!!! Impossible de la remonter... elle s'était enfoncée dans la vase !
Alors je suis remonté pour chercher de qui, de quoi, de l'aide...
Je suis retourné dans le canoë, j'ai pris une rame et j'ai replongé.
J'ai alors décidé de faire levier avec la rame pour la soulever...

Oh, un crocodile... ! Oh, une chèvre... ! Non là, ça va pas du tout, vous suivez pas, une chèvre... enfin !

Et là, au bout d'une trentaine de minutes (- Non, je ne tiens pas longtemp sous l'eau), elle est remontée, comme ça !
Et là, je ne saurais pas expliquer par quelle réaction physique je me suis retrouvé par en-dessous d'elle, comme ça, comme aspiré, happé par la bête !
J'vous jure ! J'ai remonté les 45 mètres comme ça, sous elle, dans le tourbillon... une véritable toupie marine! J'vous jure! En même temps des trucs comme ça, ça s'invente pas...
Ou alors il faudrait etre très imaginatif... ou très très doué... presque, trop peut être.

Finalement lorsque l'on est arrivé, j'étais devenu son sauveur, son héros.
Alors elle m'a sauté dans les bras... on a roulé sur une bonne dizaine de métres, et elle m'a dit : - "Franck, I love you!"
- "Oh c'est genant, Sandy, mais je ne comprends pas l'anglais..."
Et à ce moment là, je me suis senti fragile...
... presque aussi fragile que quand j'ai enrayé une epidémie de malaria dans les quartiers de Bangkok...

Comment, je vous ai pas raconté ?!!!

Dommage...

(c) Franck Dubosc