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Franck Dubosc : Le campeur
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Si vous saviez comme ça fait du bien de ne plus penser à Véronique...
De ne plus parler d'elle, l'OU-BLI-ER.
Oh, c'est bon....

Véronique, elle voulait que je change...
Elle m'avait dit : « Franck, faut que tu sois plus toi-même. »
- « Enfin, Véronique ! Je peux pas être plus moi même, j'ai un public à respecter, il faut que je lui donne du rêve.... »

Elle aurait pu comprendre... Elle aussi je l'a faisait rêver.
Non, mieux que ça, je la surprenais.
Il faut les surprendre, toujours les surprendre....

Elle, elle rêvait d'aller passer Noël, à New York...
Moi, je l'emmène au camping au Cap d'Agde !
Elle a adoré ça !
Oh la la la la.
Un beau camping, super classe...
Attention ! Pas le camping de naturistes - il y a un camping de naturistes au Cap d'Agde !
Je sais j'ai..., j'ai vu ça... -
Non, dans un camping vraiment classe...

Moi le naturisme, je supporte pas...
Ça me dérange - pas physiquement, quand on peut faire plaisir... !
Non, je sais pas, je me sens mal...
Je me vois pas là, tout nu, la quéquette à l'air, dans un supermarché, en train de faire mes courses, avec mon carnet de chèques entre les fesses !
- "Oh.... Un pickpocket ! "
Vous me voyez avec mon chariot, avec les fesses à l'air ?
- "Oh, attention à votre caddie, monsieur, enfin ! C'est froid..."
En train de jouer de la harpe ?
(Bruit de la harpe avec le caddie).
C'est pas hygiénique, enfin !
Vous me voyez en train de choisir mes fruits et légumes ?
- "Je peux goûter, Mademoiselle ? Oh, ils sont très juteux, je m'en fous plein les poils !"

Non, je l'ai emmené dans un vrai camping, super bien : Trois glacières dans le guide des campings de France...
Espadrilles d'argent en 92, derrière le camping de La Grande Motte... Excusez-moi du peu !
Et, attention - là, je m'adresse aux jeunes - un camping économique :
Pas besoin d'acheter du dentifrice ! T'en a sur le rebord du lavabo....

Il y a qu'un truc que j'aimais pas, c'était les toilettes à la turque.
Oh, j'ai horreur de ça.
Dès que tu tires la chasse d'eau, t'es obligé de faire de la varappe sur les murs, pour éviter de partir en rafting au fond trou....
En plus en général, t'y laisse une tong !
Ça me stresse, les toilettes à la turque.
En général, moi je ferme les yeux, j’attends le "plouf"... ou le "ploumb"...
Dans la cible, mais pas vraiment dans le centre, sur le côté !
Là dessus aussi, la nature est stricte : Si tu n’entends ni le "plouf", ni le "ploumb", faut lancer des recherches !...
Ça ne peut pas disparaître entre toi et le trou !
- Je vous avez dis que je vous ferai rêver !

Vous savez, je devrais peut-être pas vous en parler ce soir - eu égard à Véronique - mais ma première histoire d'amour - ma première "langue en bouche" - c'était en camping dans le Périgord, au camping municipal de Cénac Saint-Julien.
Tu connais ?
Elle s'appelait Annette... comme... comme personne. Personne s'appelle Annette.

J'avais 12 ans et demi... presque 14.
Elle en avait 11.
Je l'avais épatée en arrivant 2ème en course en sac inter camping.
Je lui ai donné rendez-vous aux balançoires, elle est venue... - Tu parles, une gamine ! -
On s'est balancé pendant une bonne vingtaine de minutes, sans rien se dire, les yeux fixés sur la supérette du camping.
Au bout de vingt minutes, on est descendus de la balançoire... J'ai vomi.
Et là, je lui ai dit : « Annette, j'ai la quéquette qui frétille. Je veux que tu sois la femme de ma vie ».
Et là on s'est embrassés avec la langue pendant 17 minutes !
Un coup à droite, un coup à gauche, un coup on sait pas bien comment.
17 minutes à ma montre à quartz.
Au bout de 17 minutes, on s'est arrêté... J'ai vomi.
Et à la fin des vacances, ont s'est séparé..
Elle est rentrée sur Châteauroux, et moi je suis rentré sur Grand-Quevilly.

Et dans la voiture qui nous ramenait à la maison, j'ai relu toutes nos petites lettres d'amour.
700 km sur l'autoroute, comme ça, dans la voiture.
On est enfin arrivé à Grand-Quevilly, je suis descendu de la voiture.
- "Non j'ai pas vomi, maman, je te jure, c'est pas moi, c'est le chien !"
Je me suis prix une volée ! Oh la la la la !
Ouais, on a pas de chien !
Faut jamais mentir sa maman...
N'oubliez jamais ça, elle sait tout !

Oh, il y a deux campeurs que Véronique et moi on n'oubliera jamais, du Cap d'Agde : Jacky et Monique.
Un couple de retraités qui récupérait les grains de maïs dans le fond du bac à vaisselle aux sanitaires...
Quoi ???!! Pour faire du pop-corn, pour les gamins du camping... !
Ah, Jacky et Monique ! Tous les deux anciens routiers d'ailleurs, euh.
Ah, des bouts en train ceux là !
Maintenant, lui, Jacky, il a deux passions : l'alcool et le pastis.
Oui, d'ailleurs il le fabrique lui même...
Il a appellé ça le pastis "151", rapport au degré d'alcool... ça, euh, ça pique !!!
Il s'en sert aussi pour allumer le barbecue... !

Ah la la la la... - "Attends, c'est bon, Jacky !
C'est bon, c'est bon, ça va, Jacky !
Non non, attends, c'est le 5ème, Jacky... J'ai peur, que euh euh...
Bon, allez ! Un dernier pour pas faire bourgeois...

Et là, Jacky il m'a dit : "Franck ??? T'es où ? T'es là ?"
Un campeur qui sait pas boire du pastis c'est comme un routier qui sait pas changer une roue...

T'as bougé !
Et un routier qui sait pas changer une roue... Hé ben c'est pas un vrai campeur...


C'est fascinant : Quand l'homme devient un véritable campeur.
Quand le campeur est en osmose parfaite avec son environnement.

Jacky il était devenu, mi-homme, mi-caravane…
Il était capable de dire "Tu prend l'apéro ?" en 18 langues !
You take the apero?
Tu prends l'apéro, enculé ?!
Jacky il disait :
- "Pastis par temps bleu, pastis délicieux."
Remarquez, il disait aussi : - "Apéro pluvieux, Apéro heureux."
Ou alors : - "Un ricard de trop... bah ! ... un Ricard quand même !"
Ça, c'est sûr, pour les rimes c'était pas Jean-Jacques Goldman, hein ? Ha ha ha !
Enfin, tout ça c'était avant le drame...
Une enfant qu'a été emporté par une lame de fond....
Elle s’est débattue, hurlant qu'elle voulait vivre…
Les vagues venaient lui frapper le visage, comme pour lui faire comprendre qu'il fallait qu'elle se taise.
- "Chuuuuuuuuuut, chuuuuuuuuuut, chut", lui disaient –elle.

Moi, j'ai rien vu...
Tu parles ! ... Je jouais au Volley-ball, contre les Hollandais sur la plage...
- "Bon, allez, Jacky, Monique, Véro, on reste sur le coup les gars."
- "Jacky, tu sers ?"
- « Où tu vas, Jacky ? »
Chercher le Ricard ?!!
Non, attends, Jacky, j'ai dis : "Tu sers..." pas l'apéro, la balle !
Bon, laisse, reviens, je vais servir moi même.
- Véronique, on change de service, donc on tourne, donc, tu prend la place de Monique.
C'est pourtant simple, mince !
Non, tu ne comprends pas car tu ne veux pas comprendre.
Résultat : tu joues comme un crabe.
Oui, je sais, j'emploie des mots qui font mal...
Mais si ça peut t'aider... à t'intégrer dans le groupe, et par là même dans la société.
Le Volley-ball, c'est pas grave, Véronique : ... je suis derrière, je rattrape !
Mais je serais pas toujours là !
Tu sais pas. Imagine que je te quitte : un rôle à New-York, une pièce de théâtre à Perpignan, que sais-je encore ?
T'es pas à l'abri Véronique !
(Murmurant) T'es pas à l'abri....
- Excusez nous pour cette "incartade".
- Véronique ? Je t'aime... mais tu ne le mérite pas !
(Le public le hue : - "Ouuuh ! Bouuuh !!!")
- Tu les entends ? C'est contre toi, Véronique.
- Bon, allez, j'engage.
- Véronique ? On y va !
- Super ! Laisse Monique, j'ai j'ai, j'ai...
- Laisse Jacky, j'ai... mais oui elle est sortie Jacky, mais on joue quand même...
- Passe Véro, passe... Oh, la mauvaise passe...
- Superbement bien rattrapé !
- Laissez, j'ai, j'ai, j'ai...

(Il tire avec le pied).
- Quoi, "faute" ?
- Qu'est ce qu'il a, le Hollandais ? Il va pas commencer à me faire chier la mimolette !
- Bien sûr qu'on a le droit de jouer avec les pieds, c'est au ping-pong qu'on a pas le droit !
- Traduis Véro !
- Non, Jacky, j'ai pas dis "On prend l'apéro", j'ai dis "Traduis Véro !"
- Merde ! "That is right, but the ping-pong is not right."
- Traduis Véro.
- Merde ! Ou alors on respecte pas les règles, mais on dit pas qu'on joue au Volley-ball, Merde !
- Merde ! Vous me foutez les vacances en l'air !
- OK, d'accord : Je boude !
- I am bouding !!!

Et là, tout d'un coup, l'horreur ! Panique sur la plage.
Tout le monde s'est mis à hurler !
C'est là que j'ai aperçu la gamine, qu'était en train de se débattre dans l'eau !
"Oh, merde ! Hé !!! Il y a une gamine qu'ait en train de se noyer ! Là bas ! Regardez !!!
Y'a... Regardez la p’tite gamine, là-bas !

- Ah !!! Y'en a pas un qui bouge ! Y'en a pas...
- Ah, elle est belle la France !!! Elle est belle...
- Y'a une gam... - Véronique, je suis en pleine digestion, arrête... - Y'a une gami... - Ou alors on attend une heure ?
- - Y'a une gam... - Ok, d'accord, j'y vais...
- Monique, allume ta caméra ! On sait jamais... un bonus pour un DVD ? »

Trop tard ! Y'a des mecs qui l'avaient déjà sorti de l'eau !
Elle était là, allongée sur le sable...
Elle avait perdu le haut de son maillot, la pauvre !
- « S'il vous plait ! ... Laissez là un petit peu respirer ! »
Elle avait quoi ? 16 ans... 17 ans ?
- « Comment ??? 19 ?
Rien, euh... C'est presque une petite femme.
- Bon laissez, j'ai mon brevet de secourisme, je vais lui rouler... euh, bouche à bouche »
Et là, j'entend Véronique qui me dit : « T'as qu'à lui toucher les seins pendant que tu y es !
- Oh oui, dis donc !
- Arrête Véronique ! Je rêve ! I am dreaming !
C'est une gamine ! Elle a que 19 ans, je pourrai être son père...
Peut être pas son père, mais un copain de son frère éventuellement !
Arrête Véronique ! Enfin, mince !
On perd du temps… En plus, elle se réveille là ! "
Bon, les CRS sont arrivés c'est eux qu'en ont profité...
Enfin, je veux dire qu'en ont profité pour faire leur métier !

Bon la gamine a été sauvée, je crois que c'est ça l'essentiel !

Et pour fêter ça, Jacky a eu une excellente idée. Ouais. Il a dit : « Ben, on prend l'apéro ? »
Moi, je suis allé voir la gamine qui était dans son coin.
(Il enlève son alliance)
« Salut ! Alors, comme ça, t'as 19 ans ?
C'est bien ! Mais, tu vas en avoir trente ?
Oui, non, pas tout de suite, bien entendu...
Et puis, de toute façon, je crois pas que l'âge ce soit vraiment important !
Non, je crois que ce qui compte, c'est ce qu'on a dans la tête. »
Et là, je vous jure, direct la gamine m'annonce :
« Ouais, si tu veux, on peut se retrouver ce soir au Karaoké.
J'dirais que t'es mon oncle, pour pas avoir trop la honte devant les copines »
Non, mais attend ! Qu'est ce que c'est que cette branleuse ?
Ça a 19 ans, et ça me parle comme si j'en avais, euh.....
Attends ! ça va quoi !
J'étais vénère !
Fais iech ! Je suis pas un « ieuv ». Je suis encore dans le coup !
« Ecoutes bien, jeune effrontée !
T'as du mordant, j'aime beaucoup !
Je te kiffe grave mortel !
T'es trop de la boule...
… Hein ? Ouais, de la balle !
Rendez vous ce soir aux sanitaires.
Si j'ai le rouleau de PQ dans le jogging, c'est que je suis pas libre.
Si je l'ai sous le bras, c'est que je t'emmène au bal de Ricky Larsen !
Allez Gage-dé, tourne-re à ta ravane-ca..., à ton ping-cam-car !
Allez, n'insiste pas !
Tu-ch !

Je suis allé mettre mon plus beau jogging, j'ai mis mon rouleau de PQ sous le bras, et je suis allé chercher la gamine aux sanitaires pour l'emmener au bal de Ricky Larsen.
Mais, attention !
Qui n'a jamais connu un bal du 14 juillet, animé par Ricky Larsen, n'a jamais connu la folie du tempo !

(Musique de "Toucher la chatte à la voisine" du groupe The Chocolats)


(c) Franck Dubosc