FLORENCE FORESTI  :  Les garçons et les filles

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Il y a des garçons dans la salle ?

(Les garçons dans la salle) - OUAIS !!!

- Ah, j'aime bien les garçons.
Ben, oui, et que maintenant, ils se lavent.
Ils sentent bon, maintenant.
C'est tout doux.
Ça met des crèmes et des jolies coiffures.
- "Oh, ma coiffure, ma petite crème hydratante....

Mais ça continue à faire des choses dangereuses... Ça change les ampoules.
Nous, on est trop petites.

- "Je suis trop petite. Attention de pas t'électrocuter, hein, oh"
- "Oui, j'ai éteint..."

Ben, oui, mais comme ça, si quelqu'un doit mourir, c'est pas nous.

... Le sens du sacrifice des garçons...

Les garçons, ça fait des choses tout seuls, comme allumer les "barbecues".
Pendant que nous, on décore la table.
- "Chemin de table : bougie, bougie, perles, perles, paillettes, paillettes..."

Les garçons, ça s'occupe du feu.
- "Ecartez-vous, ça brûle, c'est des flammes.
Périmètre de sécurité, les gosses !
Ouais, dans 6 minutes, les merguez. Pas 1 de plus.
Ça va, Michel?! J'ai vendu ma Smart 4 places, c'était une connerie, ce truc.
J'ai acheté une mini, break."

(Rires du public )

Ah, j'suis con, oui, j'suis con...

Et nous, après, on arrive avec les merguez.

- "Attention, le feu va le brûler !"

Mais si quelqu'un doit mourir, c'est pas nous, encore...

Et les garçons, ça goûte le vin à notre place.
Parce que nous, on n'y connaît rien.
- "Il a du "slip"."
Si quelqu'un doit vomir, c'est pas nous...

Les garçons, c'est très fort.
Ça fait du bricolage. Beaucoup de bricolage !
Ça peut construire un meuble Ikea tout seul, même quand il y a dessiné 2 petits bonhommes.
Et après, nous, on doit dire : "C'est pas grave si c'est penché.
On mettra une cale.
Ou alors, on se tiendra comme ça."

Et les garçons, aussi, ça conduit des "groSSes" motos.
(Elle imite le vrombissement d'une moto.)
Et nous, on a peur derrière.

- "Je peux "me 'tiendre' ?
Je me tiens. C'est pas pour te toucher.
Oh, j'ai tellement peur.
Va pas trop vite.
Oh, j'ai peur.
Je me colle un peu parce que j'ai peur.
Oh, là. Oh, mon Dieu, attention !
Bon, ben... démarre !!!"

Les garçons, c'est très gentil.
Maintenant, ça fait même le ménage.
Oui, ça fait du ménage.
Mais ça laisse la serpillière sale dans le seau pendant des mois.
Pour bien qu'on s'en rappelle.

Mais bon, avec les filles, ça se complète.

- Il y a des filles ?

Oh, j'adore les filles.
C'est aérien, aérien, les filles.
C'est comme des ballerines.
Et puis, ça dit des jolis mots.
Ça dit "coquelicot" pour "rouge", "corail" pour "orange", et "taupe" pour... la couleur qu'on connaît pas.
(Applaudissements)

Oh, c'est mystérieux, les filles. C'est mystérieux.
- "Je pars dans un mystère."

Mais c'est fragile, aussi.
- "Oh, je suis vidée".

Les filles, toujours, c'est fatigué.
- "Je suis fatiguée. Je suis fatiguée. Fatiguée."

Ou ça a mal au ventre.
- "J'ai mal au ventre. Oh, j'ai mal au ventre. Je suis fatiguée. J'ai mal."

Mais ça a mal au ventre parce que ça mange plus.
Ça mange plus; terminé... mais ça boit !
(Rires du public)

"Alors, en entrée, je vais prendre un mojito, avec beaucoup de sauce...
Et la même chose en plat, en fromage et en dessert.
Ramenez tout en même temps, on a très faim.
On boira des cacahuètes..."

Les filles, ça pense aussi à l'avenir, alors ça recycle.
- "Faut recycler. Ça, ça va, euh... ça, la poubelle jaune !
Vite, recyclons dans ma poubelle jaune.
Quand tu sais pas, chéri, tu mets dans la taupe - oh, oui, la grise ! -

Les filles, ça aimerait faire du sport.
Mais ça n'a pas le temps.
- "J'aimerais "faire du sport, figure-toi. J'en rêve.
J'ai pas le temps. J'ai pas 1 minute pour moi.
Passe-moi le vernis à ongles pour mes pieds.
Et le Grazia.
Donne-le-moi, on est vendredi.
Oh, le Grazia...
Je veux ça, puis ça. Et ça, puis ça.
Il faut pas que j'oublie. Ça, puis ça.
Oui, c'est joli.
Puis ça, puis... non pas ça, ça fait pute quand même..."


(c) Florence Foresti. Extrait de son DVD-spectacle "Foresti Party Bercy"