FLORENCE FORESTI  :  La rue

Chargement en cours...

Il y a un truc qui a changé, c'est ma vie dans la rue. Tout simplement. On me reconnaît.
La plupart du temps, c'est génial, c'est hyper agréable. Et parfois...
- "Oh, madame ! Madame ! Regarde, regarde. Hé, viens ! Ça va, tranquille ?
C'est vous...? Vous êtes bien élégante, d'abord. C'est vous qui faites la bouffonne à la télé ?
Franchement, bien. Trop bien, trop bien. C'est du théâtre, en vrai ?

- Oui, voilà. C'est un peu du théâtre filmé.

- Je kiffe pas trop le théâtre. Si, j'aime bien l'autre... Ce bâtard, avec sa perruque. Molière. Lui, bien. Lui, bien.
Si. Je l'ai vu qui jouait Gargamel. Sganarelle ? Ouais, c'est ça. Ça fait plaisir, hein. Ça va bien ?
Moi, je kifferais de monter sur scène, raconter des blagues, des devinettes. C'est comme des faits divers. Des devinettes, j'en ai plein.
Par exemple, tu connais la différence entre une pute et un enculé ?

- Ah non... Bonjour. Non. Il n'est pas avec moi.
- Je la connais pas. Ça a l'air sympa. C'est bien mon registre, en plus. Mais j'ai pas le temps. Mon taxi attend depuis longtemps. Mais c'était sympa.
Au revoir. Oui, "check".

Je vais rue de Surène...
- Je vous reconnais. La peinture, la sculpture sur soie, je sais pas... un truc de con, de tafiole. Non ? C'est pas ça ? Ah bon ?
Ça y est, pardon. Vous me faites penser à quelqu'un. Si, vous ressemblez à la petite, la comique, chez Ruquier.
Comment elle s'appelle, cette connasse ? La petite connasse... C'est vous ? C'est vous ?
Ben, c'est sympa. Ding, ding, dingu- C'est bien. C'est super, si c'est vous, alors. Hein ?

- Oui. C'est vrai. C'est pas faux. Je vais le mettre là. On s'en fout. C'est un sketch.
On fait ce qu'on veut. Si, regarde. Crac ! T'es en Angleterre. Hop ! Un tout petit volant.

- Bref... Donc vous êtes comique. Vous vous marrez toute la journée.
Vous qui êtes du métier, vous connaissez la différence... ?

- On vient de me la raconter ! Et on est arrivés. J'ai plus le temps. En tout cas, c'était très sympa. Merci beaucoup. Au revoir.

- Regarde qui c'est, là-bas. Viens voir, Simon. Viens, viens. Ah, j'adore. Wouhou !
Regarde, c'est la petite. Viens ici. Elle est rigolote avec son petit sac, comme elle marche...
Ah ! Je t'adore. Ah ! Je te fouille. Je te fouille. Je t'ébouriffe. Je te pousse. Ah ! Tu me fais rire. J'adore.
- Tu es d'où ? C'est qui, tes parents ? Je les connais pas ? C'est pas grave...
- Comment tu t'appelles ? Forestinamou ? Pourquoi tu dis Foresti, Forestisoussan, Forestiguigui...
- T'es comme Patrick. Je le sais.
- Mais tais-toi, tu sais pas. Moi, oui. C'est bien.
Quand tu fais le pied-noir, t'en fais trop. C'est pas bien, tu sais ?
Les gens croient qu'on est exubèrants, qu'on parle fort, qu'on est pas discrets ! Qu'est-ce qu'on fait, après ? Attention !
- Oui, d'accord. Je ferai attention. C'est promis. Lâchez-moi.
- Merci, madame. C'est très sympa.

(Petit rire). "Ho là... "Stop ! Je vous reconnais. Mais si. Ah oui, bien sûr. "On est dans le noir". Ben oui. Je suis bête." "J'ai trop adoré.
Super, surtout quand vous faites ça. Par contre, juste, j'ai pas compris le sketch sur les jus de fruits.
Mais sinon, dans la globalité globale, trop bien. "Chapeau melon", l'artiste. Ça marche bien pour vous, j'ai l'impression. Vous avez du monde ?
- Ah si. Nous, dans la salle, on était 992.

(Elle chantonne France Gall : "Laisse tomber les filles, un jour, c'est toi qui pleureras....")

Oh là là... Je suis belle. C'est sexy...
Oh... Dites donc, c'est "so"...
Il y a des garçons dans la salle ?
-Oui.
-Je recommence. Oh là là...

(Beyoncé : "Crazy In Love")

- OUI !!!


(c) Florence Foresti. Extrait de "Florence Foresti fait des sketches à La Cigale" (sketch 10/12)