Chère Madame,
Je me décide à vous écrire, car je suis passé deux fois à la caisse et c'était fermé.
Voici ma situation :
Mon premier mari étant provisoirement mort, je vis maternellement avec un Cubain.
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Quand mon premier enfant à eu deux ans, la caisse m'en a coupé la moitié.
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D'autre part on a coupé les bourses à mon deuxième, qui ne va plus à l'école.
- Moi, j'ai été couché 15 jours avec le docteur tous les jours.
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Je suis resté malade à cheval sur 2 mois et je me suis fait soigné avec des feuilles de maladies.
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Comme je suis devenu veuve après la mort de mon mari, je vis avec une tierce personne.
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Suite au passage du contrôleur, veuillez m'envoyer un carnet de maternité.
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Faites un effort, mon enfant va naître, il aura besoin de lait, et mon pauvre mari ne pourra pas lui en donner, car avec ses dents de devant, il ne peut mâcher que du potage.
Il a toujours mal aux dents qui sont sur son derrière.
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Comme le pauvre doit partir chez les fous, je vous l'envoie à votre bureau.
- J'espère que vous aurez pitié d'un pauvre homme, qui a sept enfants à manger, ainsi que sa femme et sa belle-mère.
© Coluche, 1980, Editions P.E.M et P.P.L.