CHEVALIER : Alors, ce pavillon, il est construit ??? |
LASPALES :
Ouais. Ça y est, on est dedans... Et c'est pas cher !!! 1000 francs par mois... Propriétaires au bout de 44 ans... |
CHEVALIER : T'as pris le modèle, où y'a plus que le plancher à poser ? |
LASPALES :
Ouais... Et puis le toit aussi... ... Et puis la cave et le garage, à creuser... |
CHEVALIER :
Oh, c'est l'affaire de 2/3 ans de travail... Et encore, en travaillant pas les jours fériés... |
LASPALES :
Surtout que le toit, c'est facile ! C'est des plaques cartonnées imperméabilisées... Y'a un papier qui protège dessus - comme du papier toilette -, mais qui résiste à l'eau... |
CHEVALIER :
Nous, dans notre modèle,
le toit, la cave, le garage,
on les avait... C'est le reste, qu'on a du faire nous même. |
LASPALES :
C'est l'avantage de la maison de maçon : Tu payes pas cher, mais tu sais - ce que T'AS !!! |
CHEVALIER : Et plus tu vis dedans, plus tu vois - ce que T'AS... |
LASPALES :
Y'aura l'électricité aussi... Mais ça, ça presse pas... On s'en sert que la nuit... |
CHEVALIER :Ah ! Moi, je l'ai installé moi même, l'électricité... |
LASPALES : Ah bon !??? |
CHEVALIER :
Ouais ! Depuis le village - qui est à 10km - tous les pilonnes, jusqu'à la maison, c'est moi qui les ai plantés, avec ma femme... |
LASPALES : Elle est costaude, Simone ! |
CHEVALIER :
Ah, ça !... Fallait la voir abattre les sapins à la "h"ache ! |
LASPALES :
Nous, plus tard, dans notre maison,
on pourra rajouter une chambre... si on a un chien... Elle est évolutive... |
CHEVALIER :
La notre, aussi, elle évolue... On est en terrain argileux, alors elle s'enfonce... Quand on se déplace à l'intérieur, forcément, faut se vouter un peu, mais à table, ça va, on se tient droi"t". |
LASPALES : Ça change de la ville, hein, quand même ? |
CHEVALIER :
Ouais Cot cot cot cot cot cot. |
LASPALES : On sort de chez soi, on respire ! |
CHEVALIER : Cot cot cot cot cot cot. |
LASPALES : On a mis un grand mur en ciment, tout autour, pour nous protéger du barbecue du voisin... |
CHEVALIER : Moi, sur le mur, j'ai rajouté les barbelés, pour pas qu'on nous regarde. |
LASPALES : C'est ça, la résidence pavillonnaire : c'est le respect de l'intimité. |
CHEVALIER : Sur la pelouse, entre les nains en céramique, j'ai mis des pièges ! |
LASPALES :
Nous, les nains, ils sont alignés dans le living... On les sort que si il fait beau. L'autre jour, il pleuvait, y'en avait un, il voulait pas rentrer !!! |
CHEVALIER :
Ah, cet abruti de petit teigneux de nain !!! C'est teigneux un nain ! Oh, j'aime pas ça, moi !!! |
LASPALES :
Ouais, parce que c'est des vrais nains, hein !!! C'est pas de la céramique ! |
CHEVALIER : Non, non, il les a depuis qu'ils sont tout petits... |
LASPALES : Ce serait à refaire, je me mettrais plus loin de l'autoroute... |
CHEVALIER : Mais tu savais pas au début !? |
LASPALES :
Ben non !!! Ce qui m'a mis la puce à l'oreille, c'est quand les bulldozers ont poussé nos chambres, plus loin. Je m'suis dit : "On doit être sur une trajectoire d'autoroute... ou d'IVG..." Puis, c'était l'autoroute ! |
CHEVALIER :
Tu sais, le bruit, on s'y fait... Et moi, je vois, on est à combien ? |
LASPALES : Of ! |
CHEVALIER : Ah ! |
LASPALES : Pof... |
CHEVALIER : Allez, on est pas à 30 m... |
LASPALES : Bof... |
CHEVALIER : Allez... |
LASPALES : Patapof... |
CHEVALIER : Ouais, ouais... |
LASPALES : Pof... |
CHEVALIER : Allez... |
LASPALES : 20 mètres... |
CHEVALIER :
Allez, mettons... 22 mètres ! Coupons la poire en deux... On est à 22 mètres de la base aérienne... Au début, ma femme, elle rallait. Maintenant qu'elle est sourde, y'a plus de problèmes. |
LASPALES : Non, mais dans l'ensemble, notre pavillon, on en est content... |
CHEVALIER : Tant mieux ! |
LASPALES :
Mais, ce serait à refaire, je prendrais
un crédit moins long... Parce que là, je vais être obligé de revendre, pour rembourser... |
© Philippe Chevallier et Régis Laspalès